Avant - Après : Rénovation d’un loft parisien de 110m2

Parmi toutes les attentes des propriétaires sur leur nouveau cadre de vie, la notion d’ouverture était l’un des critères les plus importants. Dans une approche contemporaine, sobre, et en quête de pérennité, cette architecture intérieure s’est donné pour fil conducteur la lumière et les perspectives.
« Le projet s’est beaucoup appuyé sur l’essence du lieu, sa forme, son histoire », nous explique Laetitia Viallon du cabinet d’architecture Fables de Murs. « Avec un regard différent, le défaut d’un espace peut devenir une force, un élément architectural remarquable. »

Le sol morcelé, les couleurs, les matières, la surface et le garde-corps de la mezzanine rendaient le lieu oppressant. La belle hauteur de 4,05m était en partie divisée en deux par la présence de la mezzanine. Las de cet espace de vie sombre et cloisonné, et désireux de vivre dans un lieu fonctionnel où il leur serait possible de travailler, les propriétaires ont soumis à Laetitia Viallon du cabinet Fables de Murs un cahier des charges bien précis. Leur nouveau cadre de vie devait comporter les fonctions suivantes : une entrée, une grande pièce de vie, deux bureaux, une chambre, une salle d’eau, des toilettes et des rangements intégrés au bâti. Tout l’espace pouvait être modifié, à l’exception de la cuisine et d’une partie du mobilier que les propriétaires souhaitaient conserver.

Seules, une partie de la structure métallique de la mezzanine et la cuisine ont été conservées. Tout le reste a été détruit. Pour créer de grandes perspectives et maintenir l’esprit d’un vrai loft, tous les espaces ont été ouverts, à l’exception des sanitaires. Les fonctions sont regroupées par nature collective ou privative et réparties par niveau. Ainsi, le rez-de-chaussée accueille l’entrée, le salon, la salle à manger et la cuisine. Les fonctions restantes sont placées à l’étage pour préserver l’intimité. « Comme tout projet, cette architecture intérieure est une alchimie fondée sur l’écoute, la sensibilité et la compréhension du mode de vie des personnes qui vont vivre dans l’espace » précise Laetitia Viallon.

Les cloisons, les rideaux, le sol foncé, et la mezzanine empêchaient la lumière de pénétrer et de circuler librement.

Le changement des fenêtres a permis de supprimer les meneaux et d’installer des verres translucides au rez-de-chaussée pour laisser filtrer la lumière sans laisser passer le regard extérieur. La structure de la mezzanine a été renforcée par deux poteaux, dont un transformé en un paravent / porte-manteaux pour délimiter l’entrée du salon. Pour plus de fluidité, de luminosité et de cohérence, le loft a été entièrement parqueté d’un chêne massif blanchi. Tous les murs et les meubles intégrés ont été peints d’un blanc mat ou laqué. Cette blancheur dominante met en valeur les fauteuils Togo bleus de chez Ligne Roset et la marche en pierre Matrix de l’entrée.

Le bureau, placé à côté de la salle à manger, surchargeait l’espace. Le plus gros challenge dans ce projet : concevoir un espace totalement ouvert tout en préservant l’intimité de certaines fonctions et rendre lumineux un espace qui ne l’était pas initialement pour qu’il devienne agréable à vivre.

Pour souligner la hauteur du loft, effacer la présence massive de la partie centrale de la mezzanine et pour créer une atmosphère lumineuse, un mur de lumière a été implanté au cœur du loft. Doté d’un variateur, ce mur lumineux fabriqué par Barrisol offre une intensité modulable en fonction des besoins et des atmosphères souhaitées. Par sa force, sa présence, il est l’élément singulier de cette architecture intérieure. Autre élément structurel majeur : la création d’un plancher de verre qui a permis d’installer le bureau à l’étage et d’agrandir considérablement la salle à manger.

La chambre, délimitée par une cloison coupée, était confinée par la surface limitée de la mezzanine. Bien que paraissant imposante et écrasante depuis le bas, la surface de la mezzanine n’était pas optimisée. Son escalier mal situé transformait la moitié de cet espace en passerelle de circulation.

L’agrandissement de la mezzanine a permis de mettre la chambre au cœur de l’étage et d’en augmenter la surface. L’emplacement des pièces a été déterminé en fonction de leur besoin en lumière naturelle et en intimité. La chambre se retrouve donc à un endroit du loft moins lumineux et peu visible depuis le rez-de-chaussée. Les bureaux, eux, sont placés près d’une fenêtre ou du sky-dôme. La chambre, devenue le cœur de l’étage, dessert distinctement les deux bureaux, la salle d’eau et les toilettes.

La tête de lit délimite l’espace de la chambre. Elle intègre un poteau structurel, des rangements dissimulés sur les côtés et une bibliothèque. Pour conserver la simplicité des pièces et éviter la surcharge de meubles, certains éléments ont été dessinés en regroupant plusieurs fonctions : une tête de lit bibliothèque, un garde corps/bibliothèque et un escalier/table basse.

La hauteur du mobilier et les cloisons empêchaient la lumière de circuler.

Les cloisons repoussées dégagent une fenêtre bien précieuse pour l’apport de lumière naturelle. La bibliothèque sert désormais de garde corps.

La douche était petite et accolée à une baignoire qui servait de sèche-linge.

La douche a doublé de volume. Compte tenu de la faible hauteur sous plafond, la douche de tête a été encastrée dans le plafond.

Les vasques ont pris la place de l’ancienne baignoire. Un placard contenant une partie buanderie a été conçu à gauche des meubles vasques. L’introduction du rouge et des lignes géométriques des meubles vasques apporte une vraie modernité à la salle d’eau dont l’atmosphère a changé radicalement.

Les éléments structurels comme la géométrie de la mezzanine, la création d’un plancher de verre ou l’emplacement de l’escalier, ont été positionnés pour favoriser la pénétration de la lumière naturelle dans tout le loft. De même que le mur de lumière souligne la hauteur du loft, l’escalier lie les deux niveaux. Son nouvel emplacement permet une meilleure répartition des fonctions à l’étage. Aérien et sculptural, sans garde-corps, sans limon, et sans contremarche, il favorise la circulation de la lumière. La première marche en matrix sert aussi de table basse. Le corps en bois de l’escalier a été réalisé par Kozac.

Pour donner une impression de grand espace et de volume, le regard est prolongé jusqu’aux limites du loft. Ainsi, les rangements du rez-de-chaussée se prolongent à l’étage à travers le plancher de verre. Elément architectural majeur du loft, le plancher de verre augmente les perspectives et souligne l’alignement des portes, des rangements, du rez-de-chaussée et de la mezzanine.